Entretien avec Isabelle Lejeune, Certifiée 2008 (Certificat en gestion positive des conflits avec les jeunes), par Christine Cuvelier.

Les modules proposés, de l’appartenance au groupe à la gestion des conflits en passant par l’écoute, l’affirmation de soi et la créativité, nous rendaient acteurs de notre propre apprentissage.

Bonjour, Isabelle. Si nous te demandons de te présenter en quelques mots, que dirais-tu ?

Je suis épouse, maman et enseignante d’ados, passionnée par tout ce que j’entreprends, à l’écoute des autres et de moi-même pour donner sens aux relations.

Quelles ont été tes motivations à t’engager dans ce cursus de formation ?

Comme enseignante, je suis depuis toujours soucieuse de mettre en valeur les qualités que chacun porte en lui et d’encourager les jeunes à rebondir à partir de leurs ressources, parfois insoupçonnées. Lors de mon inscription à la formation, j’écrivais : «Je suis très sensible au maintien de la paix, du respect de l’autre et d’un climat serein pour toute cohabitation, tout échange et transmission de savoir.» Mon intérêt pour la Communication NonViolente m’avait déjà permis de me situer dans une nouvelle dynamique et je voyais dans le Certificat un complément intéressant.

Comment s’est déroulé ce cursus de formation ?

Ce fut une très belle année riche en découvertes. Avant d’apprendre à s’occuper des conflits extérieurs à nous, nous avons d’abord pris conscience de notre propre personnalité et de ses multiples facettes : déjà un fameux programme ! En cheminant à ma propre découverte, j’ai pu mettre en avant mes facultés de créativité, de communication, d’expression… et accueillir celles des autres participantes pour grandir ensemble.
Les modules proposés, de l’appartenance au groupe à la gestion des conflits en passant notamment par l’écoute, l’affirmation de soi et la créativité, nous rendaient acteurs de notre propre apprentissage et c’était vraiment motivant et intéressant !

As-tu pu appliquer et appliques-tu les outils proposés dans ton travail ?

Depuis un an, il ne se passe pas un jour sans que je n’envoie un clin d’œil à l’Université de Paix !

En effet, au quotidien je suis amenée à pratiquer l’écoute active, à gérer des interactions entre les élèves en observant les faits d’abord, à aider les jeunes à évacuer les étiquettes qu’on leur colle ou qu’ils se collent et à les redynamiser en mettant en avant leurs qualités, à créer avec les élèves les règles de fonctionnement en classe et à décider ensemble des sanctions à attribuer,…

Par exemple, l’an passé en 5ème secondaire, les élèves du cours de français ont décidé que s’ils ne rendaient pas les travaux à la date fixée préalablement ensemble, ils seraient pénalisés d’1 point/20 par jour de cours de retard. Pourtant ils ont aussi estimé qu’ils avaient droit à un oubli sur l’année ; la première fois, ils ne seraient donc pas sanctionnés. Je n’ai jamais eu autant de travaux rendus à temps que cette année-là : seul 1 élève perdit 1 point sur l’année entière ! Ils s’étaient sentis responsables de leur décision…

Quelle expérience en as-tu retirée ?

Une expérience personnelle enrichissante sur le plan personnel et relationnel. Ce fut l’occasion aussi, après 4 ans de pause-carrière, de redonner de bonnes bases à mon retour devant les classes, pleine de nouveaux projets et d’outils concrets d’observation et d’actions. D’ailleurs, le jour de la rentrée, j’ai fait asseoir mes élèves de 16 ans en cercle et on a joué pour apprendre à mieux se connaître, comme au Certificat…et ça marche !

Ton meilleur souvenir…

Il n’y en a pas qu’un ! Mais je pense au jour où on avait décidé de toutes se mettre ensemble pour préparer le repas : on devait partager nos savoir-faire… ou bien le jour où on a fait la formation dans le jardin d’une participante, on faisait partie d’un groupe où chacune avait sa place…
Comme pour les élèves, les souvenirs sont toujours créés à partir des moments «hors du commun» !

Quels conseils pour les candidats au Certificat ?

Une volonté de se remettre d’abord en question soi-même et être ouvert à toutes les activités les plus imaginatives et les plus farfelues proposées par des formateurs motivés et compétents : le cerveau droit fonctionne souvent bien plus que le gauche !

En quelques mots et en guise de conclusion, le mot de la fin pour toi, ce serait…

Si la gestion des conflits m’intéressait, je suis aujourd’hui encore bien plus attirée par sa prévention; la terre porte bien plus de fruits si elle a été préparée avec attention : écoute, valorisation, partage… en sont les engrais.

Merci beaucoup Isabelle pour cette causerie !

Propos recueillis par Christine Cuvelier, Chargée de relations publiques