Cet article fait partie d’un dossier de fond relatif aux pistes éducatives face à la « radicalisation ». Ce document a été produit par le Groupe de Travail « adolescence » du Conseil académique en gestion de conflits et en éducation à la paix. Il est issu d’une réflexion ayant débuté en septembre 2015.

Plan du dossier

A travers sa « pyramide de la prévention », Johan Deklerck invite à considérer plusieurs niveaux d’action pour favoriser un climat de bien-être et un vivre-ensemble harmonieux en société.

Deklerck, J., « Comportements à problèmes et déviance dans le système éducatif Belge. Equilibres régionaux contrastés », in Journal International École et violence (10), 2009, pp. 3-36.

Deklerck, J., « Onveiligheid integraal aanpakken : de “preventiepiramide” », in Tijdschrift voor Veiligheid, 5 (3), 2006.

Selon lui, cela implique non seulement des mesures curatives et de prévention spécifique, focalisées sur le problème, mais également de la prévention plus générale, et même de la prévention dite « fondamentale », notamment à l’école (travail sur la qualité de vie, la culture scolaire) et en société. Il s’agit donc de ne pas se limiter à une approche qui ne s’intéresserait qu’aux symptômes (la radicalisation, les phénomènes de harcèlement scolaire, ou les comportements violents en général), mais de développer une approche intégrée.

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Travailler le relationnel à l’école : au-delà des mesures « curatives »

Cela ne signifie pas qu’il faut négliger les symptômes et délaisser les mesures curatives. C’est d’ailleurs souvent après un événement tragique ou une crise que les individus souhaitent changer. Une crise peut alors être une source de motivation aux niveaux des valeurs et de l’identité.

A ce sujet et sur base des travaux de Gregory Basteson, Robert Dilts souligne combien le niveau des compétences est lié aux niveaux des croyances et de l’identité.

Dilts, R., Changer les systèmes de croyances avec la PNL, Paris : Dunod,‎ 2006.

Selon Dilts, la motivation à agir et à développer des compétences dépend de la manière dont les individus se perçoivent et perçoivent le monde dans lequel ils évoluent. S’ils n’envisagent pas la nécessité de changer, il n’y a pas de raison qu’ils intègrent de nouvelles capacités. Un travail par la porte d’entrée « curative » n’est donc pas à exclure. Des activités de sensibilisation peuvent également être vectrices d’implication.

A contrario, certaines crises peuvent paralyser l’action. Dans plusieurs cas de crise, la priorité va dans la gestion du choc post-traumatique. Il s’agit bien d’un processus qui prend son sens sur le long terme, et qui se nourrit de la prise de distance. Pour ce faire, la mise en place d’un espace de communication pour accueillir et partager les émotions peut être adéquate (Par rapport aux phénomènes de harcèlement, la méthode « No Blame », développée aux Pays-Bas, propose un suivi de ce type. Cf. http://www.noblame.nl). Pour prendre une métaphore, lorsqu’il y a le feu dans la maison, la priorité consiste à éteindre l’incendie et non à arrêter le pyromane.

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