« Dans la richesse, l’humanité se déchire. Dans la misère, elle se serre les coudes »

Gilbert Choulet

Mi-mars. A l’heure où nous écrivons ces lignes, elle est sur toutes les lèvres. Nous parlons désormais d’une pandémie, une épidémie à l’échelle de toute la population.

Des mesures sont prises pour limiter la propagation du virus et protéger les personnes les plus fragiles : précautions d’hygiène et de contact social, fermeture des lieux publics, confinement…

Les individus doivent alors s’adapter, avec des préoccupations diverses et variées : comment faire face à la perte sèche de rentrées financières pour certains travailleurs ? Comment gérer la solitude due au confinement ? Comment concilier le fait de devoir veiller sur ses enfants avec le fait de devoir continuer à prester son travail, sans faire courir de risques inutiles à qui que ce soit ? Comment faire pour protéger au maximum les personnes à qui nous tenons ? Comment réguler les anxiétés occasionnées par la situation ? Et bien d’autres questionnements bien légitimes…

C’est une période difficile, qui brasse un lot d’émotions désagréables pour un certain nombre de personnes. En même temps, des initiatives surgissent çà-et-là, témoignant d’élans de créativité, d’optimisme et de solidarité. Sur les réseaux sociaux, des groupes se créent. Des personnes se rassemblent pour proposer des solutions, éviter le gaspillage, venir en aide aux personnes isolées ou démunies. Des citoyennes et citoyens se mobilisent sans même être nécessairement touchés directement par le problème des autres : je ne suis ni infirmier, ni professeur, ni restaurateur, et pourtant j’ai envie de contribuer, à mon échelle, à la mise en place de solutions face à la pénurie de masques de protection dans le domaine médical, à l’accueil des enfants dans les écoles ou encore à l’activité économique dans l’Horeca…

A l’Université de Paix, nous estimons que la gestion positive des conflits passe justement par le fait de se sentir moins en lutte les uns contre les autres, avec chacun nos objectifs, mais plutôt ensemble face à des problèmes communs. Le problème de l’autre, c’est aussi mon problème. Cette perception des choses, c’est l’une des bases de la coopération.

Nous voyons aussi le conflit à la fois comme un danger et comme une opportunité. Il ne s’agit pas de nier les drames que l’Humanité est en train de traverser (dérèglement climatique, conflits armés, famine, maladies…), ni de fermer les yeux sur certaines façons tragiques d’y faire face. Toutefois, nous pouvons aussi observer les facultés de résilience des individus réunis en collectivité dans ce contexte… Des changements radicaux peuvent être mis en place, rapidement. Une réorganisation de la vie en communauté est possible.

Dans ce trimestriel, nous vous présentons des activités inspirantes réalisées avec des enfants, des adolescents et des adultes pour poser les pierres d’un tel vivre-ensemble, durable et solidaire.

Attentifs au bien-être de nos sympathisants et à celui des membres du personnel, et suite aux directives relatives au coronavirus, nous avons décidé de reporter un certain nombre de nos activités programmées. Nous vous tiendrons au courant dès que possible des nouvelles dates planifiées. En attendant, nous vous souhaitons de prendre bien soin de vous et de vos proches…