La paix par le dialogue*

Lentement, de très nombreux humains deviennent adultes, prenant conscience à la fois des problèmes qui se posent sur cette terre et de leur responsabilité personnelle pour la solution.

Le 10 avril 1960, la pose de la première pierre de l’Université de Paix a lieu à Tihange (Huy). L’objectif est défini : promouvoir la paix par le dialogue.

L’Université de Paix veut être avant tout une maison d’enseignement et non une organisation ou un mouvement ou encore un parti politique.

Il s’agit d’y enseigner le « Dialogue fraternel », « voie de Paix parce qu’il mène à la compréhension, et la compréhension à une possibilité de coopération au niveau de l’humain ».

Dès le départ, la démarche s’adresse aux jeunes et aux personnes les encadrant.

La volonté d’une association pluraliste est manifeste. Elle est fondée par Dominique Pire (1), et inaugurée avec Raymond Vander Elst (2) en la présence, notamment, de Robert Oppenheimer (3).

Le Dialogue fraternel consiste pour chacun à mettre provisoirement entre parenthèses ce qu’il est et ce qu’il pense pour essayer de comprendre et d’apprécier, même sans le partager, le point de vue de l’autre.

Ces aspects fondamentaux sont toujours bien présents dans le quotidien de l’association. Laïcs, croyants, personnes d’origines, d’orientations politiques ou de formations différentes travaillent ensemble à la réalisation de l’objectif de l’institution. Le principe du dialogue, le respect de la vérité des faits et le respect de l’intégrité de la personne sous-tendent réflexions, projets et activités.

En 1976, l’Université de Paix est reconnue comme organisation de jeunesse, renforçant ainsi son choix de travailler principalement pour et avec les jeunes.

En 1988, un axe de travail prioritaire est décidé : la gestion positive des conflits. L’importance du dialogue est confirmée. Instrument de paix parce qu’il est une pratique du conflit orientée vers le dépassement de celui-ci, il part de la reconnaissance inconditionnelle du droit de toutes les personnes engagées dans la situation conflictuelle de trouver dans ce dépassement, les conditions de leur propre progression ou vers la paix.

Plus de 100 ans après sa naissance et 50 ans après la fondation de cette « maison », Dominique Pire peut encore écrire : « J’ose vous répéter ce qui est en réalité la définition de l’Université de Paix : une petite île de concorde, dans laquelle on enseigne et pratique la manière d’harmoniser les hommes dans leurs différences ».


* Les citations sont de Dominique Pire

(1) D. Pire : dominicain, lauréat du Prix Nobel de la Paix 1958 (1910-1969)
(2) R. Vander Elst : libre penseur, professeur à l’Université Libre de Bruxelles (1914-2008)
(3) R. Oppenheimer : physicien, professeur à l’Université de Princeton (1904-1967)