Au Centre William Lennox à Ottignies, lors des vacances de Carnaval 2006, 16 enfants de 8 à 12 ans, garçons et filles (et oui… le self-defense n’est pas exclusivement réservé aux garçons !), ont eu la chance de participer au stage « Kids et Self-Defense » organisé par l’Université de Paix.

Un article initialement paru dans le trimestriel n)95, en 2006.

Après avoir accueilli les enfants dans la rotonde, nous nous sommes dirigés vers le dojo. Là, chacun a pu enfiler un judoghi (tenue pour pratiquer du judo ) et s’agenouiller sur le tatami pour le salut… C’est parti ! Nous commençons par quelques exercices en guise d’échauffement.

Au programme…

L’objectif de ce stage est de proposer à chaque enfant des exercices qui vont lui permettre …

  • d’augmenter le maîtrise de ses gestes et de ses mouvements en réalisant des exercices d’équilibre et de coordination,
  • de découvrir des gestes qui peuvent lui « sauver la mise » en cas d’agression,
  • d’apprendre à esquiver,
  • de se relaxer et d’en apprécier les bienfaits,
  • de prendre sa place dans un groupe et de s’y sentir en confiance.

Pour que chacun se sente à l’aise et puisse participer aux exercices dans un cadre sécurisant, nous avons installé plusieurs règles pour vivre ensemble ces deux journées :

  • Je parle en mon nom (Je parle de moi).
  • Je ne fais mal ni à moi, ni aux autres. Ni au corps, ni au cœur.
  • J’ai droit au stop. Si un exercice me met mal à l’aise, je peux me placer sur le côté du groupe et être observateur.
  • Je marche avec mes chaussures en dehors du tatami.

L’idée de coupler les jeux de coopération et les techniques de self-défense n’est pas neuve. L’Université de Paix l’avait déjà expérimentée l’an dernier.

La spécificité de ce stage réside néanmoins dans cette association peu banale et pouvant paraître contradictoire. Il n’en est rien !

Les enfants, riches de leurs expériences, savent que des situations d’agression ne se vivent pas uniquement par le corps, mais aussi par la parole. C’est pourquoi après chaque exercice de self-defense ou de coopération, nous prenions le temps d’échanger afin de traduire l’exercice réalisé dans des situations que les enfants rencontrent quotidiennement.

Ils pouvaient alors exprimer ce qu’ils avaient ressenti durant l’exercice, demander l’avis ou l’aide d’un partenaire face à un problème qu’ils rencontrent et y apporter de nouvelles solutions qui leur permettent de se sentir plus à l’aise face à certaines situations d’agression.

Un peu de culture japonaise…

Chacune des deux journées a été rythmée par un moment où Joseph Médina (Professeur de Judo et de Ju-Jitsu) nous a partagé un peu de son savoir en matière de culture japonaise.

Ainsi, au terme de la première journée, chaque enfant est rentré chez lui avec son prénom traduit en japonais.

Ich, ni, san, chi, go !

Et oui, nos kids savent maintenant compter en japonais.

Si vous leur demandez pourquoi ils portent un « kimono », ils vous diront que cet « habit de cérémonie » ne serait pas très pratique pour les exercices physiques qu’ils pratiquent… et qu’ils préfèrent leur judoghi (vêtement de judo).

Arrivés au terme de la première journée de stage, les kids sont rentrés chez eux la tête remplie de découvertes : gestes d’esquive, techniques d’immobilisation ou de dégagement …

Quel plaisir et quelle fierté de pouvoir montrer à papa et maman comment les contrôler, sans pour autant leur faire mal ou comment me dégager lorsqu’ils me serrent avec leurs mains sans pour autant utiliser ma force.

En effet, une des valeurs fondamentales véhiculées durant le stage est bien de proposer des exercices pour se sentir à l’aise ou se protéger en gardant un contact, un lien avec son partenaire. Joseph Médina dira d’ailleurs à ce sujet : « Ma spécificité, c’est d’apprendre aux enfants à se défendre pour qu’ils ne doivent jamais se défendre… ».

Après ces deux journées, les enfants ont reçu, en présence de leurs parents et de leurs proches, un diplôme sportif personnalisé.

Pour conclure…

La pédagogie active et participative a permis à chacun d’augmenter sa confiance en lui, de tester ses limites et celles de ses partenaires, de découvrir diverses techniques de self-défense et de développer des compétences relationnelles pour une communication intrinsèquement non-violente.