Dans cette émission, l’Université de Paix asbl suggère d’agir davantage et plus intelligemment face à la question des armes à feu.

Nous ne pensons pas spécialement qu’il faut encore complexifier la législation au niveau des particuliers, mais en tout cas l’appliquer de manière plus intelligente, et notamment lutter contre les réseaux illégaux, en amont.

La question de savoir s’il faut d’office « durcir » la législation est un peu simplificatrice effectivement ! Il ne s’agit pas d’empêcher les particuliers de pratiquer un sport, par exemple.

Nous faisons toutefois, comme dans la législation, la distinction entre des armes à feu automatiques ou très destructrices et des fusils de loisir. Personne n’est à l’abri d’un accident ou d’un « coup de sang », or certains objets impliquent beaucoup plus de responsabilités que d’autres. Même une personne très éduquée et intelligente perd le contrôle de ses facultés rationnelles lorsqu’il est confronté à un stress élevé (le cortex préfrontal déconnecte). Nous sommes tous confrontés à des humeurs et à des émotions et qui nous font parfois poser des actes que nous pourrions regretter, d’autant plus si leurs dégâts sont « automatisés ».

Nous ne sommes pas d’accord avec M. Lejeune qui semble distinguer les « méchants criminels non éduqués » et les « bons citoyens bien éduqués ». Ceci est très réducteur, sachant qu’un haut niveau d’éducation ne garantit ni le sens moral ni le sens critique de quelqu’un ! L’Histoire a vu de grands intellectuels soutenir ou contribuer à des actions extrêmement violentes et immorales. L’éducation par ce qu’on qualifie de « bon sens » a aussi mené à des actes de barbarie innommables.

Nous sommes en partie d’accord avec Jacques, cet auditeur qui précise que les armes en tant que telles ne sont pas dangereuses, mais c’est l’usage qui en est fait qui est problématique. Toutefois j’aurais plus de mal à tuer quelqu’un avec un bout de bois qu’avec une kalachnikov ! L’objet en soi n’est pas non plus totalement neutre…

Quant aux armes pour « se défendre », nous voyons aux USA qu’elles empêchent rarement les tueries de masse, alors qu’elles y contribuent régulièrement, sans compter les accidents et les suicides. Ce n’est pas efficace ! De plus, c’est un faux problème : « il faut avoir une arme pour se défendre de ceux qui ont une arme ». Le mieux serait que ces derniers n’en aient jamais possédé.

Bien sûr, nous ne nous leurrons pas sur les intentions de certains criminels qui outrepassent les lois et se procurent des armes illégalement (nous en avons d’ailleurs parlé dans l’entretien, mais ceci a été coupé au montage).

Notre propos est justement de réguler cette question des armes à feu illicites (notamment la question de la traçabilité, comme le dit la députée européenne Virginie Rozière) et d’anticiper les nouvelles pratiques (confection d’armes à domicile, par exemple). Non tant de renforcer le contrôle et la surveillance sur les citoyens, mais sur le commerce et le trafic d’armes.

Nous rejoignons évidemment l’idée qu’il faut une éducation relationnelle afin d’éviter la violence (encore faut-il savoir quelle éducation !). Depuis plusieurs années, d’ailleurs, au quotidien, nous ne militons pas dans la rue pour durcir les lois sur les armes à feu ! Il y a une différence entre les objets et l’usage que nous en faisons, et nous n’avons rien contre le tir récréatif sur des cibles non-vivantes. Au quotidien, donc, nous agissons par l’éducation à la gestion des conflits, sur le terrain !