Au cœur des Ardennes belges, entre plateaux et vallées, se dresse le village de Léglise. C’est en ces terres de traditions et de légendes, non loin des sentiers qu’empruntent les ânes, que Cécile, Julie et Frédéric -formateurs de l’Université de Paix- ont pu accueillir 19 enfants, du 7 au 10 avril 2009 (congé de Pâques).

A petites pattes avec des ânes…

Quatre jours pour vivre ensemble, logés dans un gîte accueillant, au centre d’une nature aux couleurs printanières. Quatre jours pour découvrir ce qui nous entoure, l’autre et soi-même. Quatre jours pour vivre des temps de coopération, relever des défis seuls et en groupe, résoudre des énigmes, oser, essayer et réussir ! Quatre jours pour s’amuser, partager des moments de rire, créer avec ses mains, avec sa voix, avec son corps ou encore se balader à dos d’âne. Quatre jours pour vivre des temps forts au sein d’un groupe, communiquer différemment, gérer positivement les désaccords. Car vivre ensemble, on le sait, n’est pas toujours chose facile, même quand l’amusement est au rendez-vous !

De la vie en collectivité à l’apprentissage de l’autonomie

Vivre un stage ensemble, en collectivité, c’est un peu comme se soumettre à une expérience en taille réelle, dans un laboratoire d’apprentissage des relations humaines.

Dans le cadre de vie communautaire, l’enfant expérimente la vie en groupe, ses plaisirs et ses contraintes : on peut rire ensemble, mais aussi ressentir les tensions, être en opposition et vivre de vrais conflits… Un apprentissage essentiel pour la socialisation !

Notre démarche intègre ces phénomènes liés à la vie du groupe et apporte également une dimension coopérative à cette vie en collectivité. D’emblée, les enfants sont institués comme partenaires dans les orientations et les décisions que prendront le groupe en matière du « mieux vivre ensemble ».

Le conseil de coopération en est le point central, celui durant lequel, on articule, on réfléchit, on explore et on aménage les règles de la collectivité. Quelles sont les meilleures conditions pour que tous, enfants et animateurs, mangent, jouent et dorment, dans le respect du rythme de chacun, dans la prise en compte de la diversité et pluralité des personnalités ? Quelles en seront les décisions pratiques et quels seront les aménagements possibles ? Qui sera responsable de mettre ou débarrasser la table ? Et si le conflit survient… comment sera-t-il gérer pour que chacun puisse en sortir grandi ? Quand il y aura des mots blessants qui seront prononcés, quelle sera la réparation la plus appropriée ? Comment s’organiser pour que chacun puisse se balader à dos d’âne ?

Tant de priorités, de choix et de mises en pratique qui contribuent, nous en sommes convaincus, à un réel apprentissage de l’autonomie.
Et quand tout cela se vit en terre des grands arbres et des racines profondes, à travers des activités qui renforcent nos liens tant à l’autre qu’à la nature sous ses formes diverses, il n’est pas étonnant de voir, chez ces enfants, des sourires radieux et des regards emplis de fierté.