« Si vous voulez que les autres soient heureux, pratiquez la compassion. Si vous voulez être heureux, pratiquez la compassion » – Tenzin Gyatso (Le Dalai Lama)

Nous n’avons pas toujours le pouvoir de changer le monde extérieur comme nous le souhaiterions. Parfois, il n’y en a pas besoin. Parfois, au moins temporairement, c’est avant tout dans un geste d’accueil de ce qui est que nous pouvons (nous) rendre heureux.

Par cette citation, le Dalai Lama affirme (au moins) deux choses.

D’abord, il souligne le pouvoir de la compassion. A l’Université de Paix, nous proposons des formations et des programmes éducatifs pour développer les aptitudes en empathie, en écoute et une certaine forme d’introspection. Il s’agit d’augmenter la conscience bienveillante de soi, des autres et du monde…

Ensuite, il nous dit que dans des moments plus difficiles, dans des temps de troubles, notamment, l’un des meilleurs moyens que nous possédons pour être heureux malgré tout, c’est de pouvoir diriger cette compassion vers l’autre et vers nous-mêmes.

Attention toutefois : Tenzin Gyatso est loin de penser qu’il ne faut pas tenter d’agir sur le monde. Son engagement politique et humain démontre combien cette citation n’est pas synonyme d’un immobilisme consistant à se contenter de ce qui est. La compassion est d’ailleurs un geste actif qui invite non seulement à ouvrir ses canaux émotionnels, mais aussi son regard et ses comportements… Le Dalai Lama nous dit que la compassion, cela se pratique.

Le numéro 147 du trimestriel concorde avec la sortie de notre programme de formations 2019-2020, dont l’un des objectifs est de développer une telle compassion entre les individus. Dans ce numéro, nous vous proposons par conséquent un ensemble d’articles relatifs à nos actions en ce sens.

 

Dans un article de fond, Almudena Vaquerizo Gilsanz explique comment les médiateurs peuvent enrichir leur pratique professionnelle en prenant conscience de leur propre rapport au conflit. Elle montre en quelque sorte comment une attention bienveillante à nos propres fonctionnements peut ouvrir à une meilleure attention bienveillante aux parties en conflits.

Lysiane Mottiaux présente quant à elle comment l’estime de soi est un processus qui se construit dans l’action, à la fois en se donnant des projets concrets, réalistes et en lien avec nos valeurs, et à la fois en portant un autre regard sur nous-mêmes.

Dans un autre texte, Claire Struelens témoigne d’une formation de volontaires dans un CHU. Dans ce processus, ces personnes, travaillant dans le soin de l’autre, sont invitées à découvrir et à partager des pratiques pour aussi prendre soin d’elles-mêmes…

Une participante, Delphine Porsschelle, nous livre enfin son témoignage à propos d’une formation en « Introduction à la Communication NonViolente » (CNV). Or, dans la CNV, s’il s’agit entre autres de développer une « écoute empathique », il s’agit aussi de développer des formes d’auto-empathie.

Bonne lecture à vous !